COLLECTION DE L’INSTITUT NAPOLEON
dirigée par Jacques-Olivier Boudon
et Eric Ledru

LE MARÉCHAL MARMONT D’UN EMPIRE À L’AUTRE 1774-1852
Sous la direction de Jacques-Olivier Boudon

Ont collaboré à ce volume : Jacques-Olivier Boudon, Pascal Cyr, Alain-Jacques Czouz-Tornare, Franck Favier, Natalia Griffon de Pleineville, Vincent Haegele, Alain Jejcic, Jacques Jourquin, Nordine Kadaoui, Charles-Éloi Vial et Laetitia de Witt.

Le maréchal Marmont est resté dans la mémoire de l’épopée napoléonienne comme le modèle du traître. La défection d’Essonnes le 4 avril 1814, quatre jours après la capitulation de Paris, est restée à jamais attachée à sa mémoire, alors même que Marmont avait été l’un des plus proches compagnons du jeune Bonaparte, dès le siège de Toulon, puis encore en Italie et en Égypte. Même s’il n’est pas immédiatement promu maréchal, il reste un rouage essentiel du système napoléonien jusqu’à se voir confier le gouvernement général des provinces illyriennes où il a laissé un souvenir durable. Après la chute de l’Empire, Marmont n’aura de cesse de se justifier, objet principal des Mémoires qui seront publiés après sa mort survenue en 1852.


ARTISTES ET ÉCRIVAINS SOUS LE PREMIER ET LE SECOND EMPIRE
Sous la direction de Jacques-Olivier Boudon
Dès la fin du Moyen Âge et surtout à partir de la Renaissance, les princes ont contribué, en Europe, à l’essor des arts et de la littérature, par les commandes qu’ils passèrent et la protection qu’ils accordèrent aux artistes et écrivains, ayant bien conscience que l’art était un moyen de valoriser leur action. Napoléon Ier, puis Napoléon III ont eu à coeur d’associer artistes et écrivains à la glorification de leur règne, selon des modalités et des succès variables. Même s’ils ont tenté de contrôler cette production artistique et littéraire, par l’entremise de la censure notamment, ils ont aussi rencontré des opposants parmi les artistes et surtout les écrivains de leur temps, à l’image de Chateaubriand ou Hugo qui eux aussi ont contribué à forger leur légende.

BONAPARTE ET L’ORIENT
L’expédition d’Égypte 1798-1799
Jacques-Olivier Boudon
Deux cent vingt ans après son lancement, l’expédition d’Égypte continue à fasciner. Vraie découverte scientifique, elle a aussi été une conquête coloniale, pensée comme telle, qui s’est du reste prolongée après le départ de Bonaparte. Ce volume propose des regards neufs sur l’expédition, depuis le rêve oriental de Bonaparte et son approche de l’islam jusqu’aux codes utilisés par l’armée sur place, en passant par le rôle de la flottille organisée sur le Nil pour conquérir la haute Égypte, l’action de Berthier et de Marmont, le spleen de l’armée, l’administration du pays, pour finir par une réflexion sur la question d’Orient et la mémoire de l’expédition telle que Napoléon a voulu la construire en dictant sa vision des événements passés.

LE CHOC DES EMPIRES
France et Russie 1798-1870
L’expédition d’Égypte 1798-1799
Jacques-Olivier Boudon

Entre l’entrée en guerre de la Russie contre la France révolutionnaire en 1798 et la chute du Second Empire, les relations entre les deux empires ont été faites de conflits et de réconciliations. Austerlitz, Friedland, Campagne de Russie, guerre de Crimée, congrès de Paris de 1856, venue du tsar en France en 1867 en sont autant de témoignages. Mais au-delà des cycles de guerres et de paix, les relations entre les deux empires ont aussi été économiques, scientifiques et culturelles ; elles se traduisent par des échanges nombreux que favorisent les voyages entre les deux pays. Cet ouvrage vise ainsi à mieux comprendre la richesse des relations nouées entre la France et la Russie sous les Premier et Second Empires.

Ont collaboré à cet ouvrage Jacques-Olivier Boudon, Yves Bruley, Nicolas Dujin, Jean-François Figeac, Pierre Gonneau, Natalia Griffon de Pleineville, Maria Mnatsakanova, Olivier Varlan et Charles-Éloi Vial


LA MARINE SOUS LE PREMIER ET LE SECOND EMPIRE
Sous la direction de Jacques-Olivier Boudon
Evoquer la marine de Napoléon conduit presque inévitablement à prononcer les noms d’Aboukir et de Trafalgar, deux des plus cinglantes défaites navales subies par la France. Pour autant, Napoléon ne s’est jamais désintéressé des affaires maritimes. En 1815, la Restauration hérite d’une marine régénérée. Le Second Empire signe le retour en force de la marine sous le sceau de la liberté des mers et du commerce. Ce renforcement de la présence française sur les mers du globe assure à la France un nouveau droit d’intervention. Les évolutions sont nombreuses et la comparaison des stratégies maritimes et des hommes qui les conduisent permettent de comprendre les permanences et les changements de ce secteur.

LA COUR IMPÉRIALE SOUS LE PREMIER ET LE SECOND EMPIRE
Jacques-Olivier Boudon
Avant même la proclamation de l’Empire, en 1804, Napoléon Bonaparte s’entoure d’une cour qui joue un rôle essentiel dans la transformation monarchique du régime et contribue ensuite à l’enraciner dans le pays mais aussi au regard de l’Europe. S’inspirant du modèle de son oncle, Napoléon III en usera de même en redonnant tout son lustre à la cour qu’il installe à partir de 1852. Il s’agit ici de comprendre le fonctionnement de la cour, les institutions qui la régissent, les hommes et les femmes qui l’animent, les lieux où elle se déploie, ainsi que son rôle politique, voire diplomatique.

LA CRISE CONCORDATAIRE
Catholiques français et italiens entre Pie VII et Napoléon 1808 – 1814
Jacques-Olivier Boudon, Rémy Hême de Lacotte
Longtemps larvé, l’antagonisme entre le Saint-Siège et l’État français se mua, à partir de 1808, en un duel féroce scandé d’épisodes dramatiques comme l’excommunication de Napoléon ou l’enlèvement de Pie VII. Les contributions réunies dans ce livre s’attachent notamment à interroger la manière dont ces évènements ont été vécus par les catholiques de l’Empire. Quelles motivations ont inspiré leur soumission ou leur résistance ? Quels liens peut-on établir avec les oppositions politiques à Napoléon ? Comment cette crise a nourri les controverses internes au catholicisme ?

SOUS L’EMPIRE DE JOSÉPHINE
Jacques-Olivier Boudon
Joséphine, première femme de Napoléon dont elle a partagé la vie pendant 10 ans, est restée dans la mémoire collective comme l’impératrice des Français. Soucieuse de préserver un cadre de vie intime, la Malmaison, sans s’y enfermer, elle est en relation avec les meilleurs artistes de son temps – peintres, sculpteurs, orfèvres et ébénistes – et anime ainsi une véritable vie culturelle. Elle est également en rapport constant avec les sociétés civiles et militaires françaises et européennes.

LES PROVINCES ILLYRIENNES DANS L’EUROPE NAPOLÉONIENNE, 1809-1813
Jacques-Olivier Boudon

« Avec la création des Provinces illyriennes le 14 octobre 1809, Napoléon cherche à contrôler les côtes de l Adriatique et à fermer les ports de la région aux navires anglais. La France est désormais au contact de l empire ottoman, ce qui fait des Provinces illyriennes un espace de premier ordre sur le plan stratégique. L étude de ces provinces ne peut être envisagée sans un arrière-plan géopolitique qui mette en scène les grands empires de la région : russe, autrichien et ottoman. »


SOUVENIRS DU MAMELUCK ALI (1813-1815)
En bonne partie inédits Institut Napoléon N° 13
Jacques-Olivier Boudon Manuscrits déchiffrés, établis, annotés et présentés par Jacques Jourquin

L’abattement deNapoléon devant les défaites de 1813. Sa tentative d’empoisonnement en avril 1814. Ses entretiens tendus aux Tuileries avec les maréchaux Oudinot et Mortier… Autant de scènes parmi beaucoup d’autres, mêlées à de minutieuses descriptions des lieux que raconte le mameluck Ali, témoin proche et privilégié. Ce mameluck de fonction s’appelait en réalité Louis-Étienne Saint-Denis. Ses « Souvenirs » scrupuleux qu’il mit quinze ans à rédiger dans un style réaliste et direct en font un mémorialiste objectif et inclassable.

 


NAPOLÉON IER – NAPOLÉON III BÂTISSEURS
Institut Napoléon N° 12
Sous la direction de Jacques-Olivier Boudon
Si Napoléon Ier est le créateur des principales institutions de la France actuelle, de Napoléon III on retient l’image de l’empereur de la Fête impériale. L’un et l’autre ont une action déterminante en faveur du développement de l’économie, en oeuvrant à la construction des canaux, des routes et du chemin de fer (sous le Second Empire) et le réaménagement des villes (« l’hausmannisation »). Napoléon Ier comme Napoléon III cherchent à laisser une trace visible de leur oeuvre.

NAPOLÉON ET LES FEMMES
Institut Napoléon N° 11
Sous la direction de Jacques-Olivier Boudon
Cet ouvrage s’intéresse à la vie des femmes sous le Consulat et l’Empire. Il envisage la conception que Napoléon se faisait de la femme, en scrutant son apport à la rédaction du Code civil sur la question de la place de la femme dans la société ou sur l’éducation des jeunes filles. Les mémoires ou correspondances permettent de se faire une idée de la manière dont les femmes qui ont traversé l’Empire ont perçu cette période de réformes, de privation des libertés, mais aussi de guerres.

JOURNAL DE FRANÇOIS-JÉRÔME RIFFARD SAINT-MARTIN (1744-1814)
Institut Napoléon N° 10
Établi, présenté et annoté par Jacques-Olivier Boudon
François-Jérôme Riffard Saint-Martin a connu une longévité politique exceptionnelle sous la Révolution et l’Empire. Député de base, il prend vite conscience de l’importance des événements auxquels il participe et transforme le cahier sur lequel il notait quelques comptes en un véritable journal politique. Il y consigne ses impressions sur la Terreur, la chute de Robespierre, la prise de pouvoir de Bonaparte… C’est donc un témoignage qui permet de mieux comprendre l’histoire de la Révolution et du Consulat.

POLICE ET GENDARMERIE DANS L’EMPIRE NAPOLÉONIEN
Institut Napoléon N° 9
Sous la direction de Jacques-Olivier Boudon
Ces travaux de recherche sur la police et la gendarmerie conduisent à une réflexion plus large qui montre combien la période impériale est héritière d’une tradition d’Ancien Régime, même si elle innove aussi sur bien des points. L’ensemble des études proposées illustrent le rôle qu’ont joué police et gendarmerie dans la lutte contre l’insécurité, mais aussi dans l’instauration d’un ordre napoléonien à travers l’Europe.

JOURNAL DE MA CAMPAGNE DE RUSSIE
Institut Napoléon N° 8
Theodor Von Papet
Traduit par Annette et Ditmar Haeusler ; présenté et annoté par Alain Chappet
Le 24 juin 1812, environ 400000 hommes de la Grande Armée franchissent le Niémen en différents points. A la tête de cette armée européenne l’empereur Napoléon Ier, mais aussi les maréchaux Berthier, Davout, Murat, Oudinot, Eugène de Beauharnais etc. Dans les rangs allemands, von Papet, jeune capitaine de 21 ans, rédige ses réflexions et notes le soir au cours des veillées. Il apporte ainsi sa modeste contribution à l’histoire de la guerre de 1812. Son journal ici traduit a été publié en allemand en 2009.

SOUVENIRS DU MAMELUCK ALI SUR LA CAMPAGNE DE RUSSIE EN 1812
Institut Napoléon N° 7
Manuscrits déchiffrés, établis, présentés et annotés par Jacques Jourquin
Le mameluck Ali (de son vrai nom Louis-Etienne Saint-Denis) est un des plus intéressants mémorialistes de son temps. De 1812 à 1821, il a vécu dans l’intimité de Napoléon, en particulier à Saint-Hélène. C’est le récit complet en très grande partie inédit de sa campagne de Russie qui est ici exhumé. Le texte est précédé d’une longue introduction sur le mameluck Ali et son travail de rédaction enrichi de notes et d’illustrations.

LES PROVINCES ILLYRIENNES
Cinq études Institut Napoléon N° 6
Fran Zwitter
Préface de Michel KERAUTRET ; Edition conçue et préparée par Alain JEJCIC

La guerre avec l’Autriche de 1809 donne à la France le vaste territoire adossé à la côte dalmate qu’elle occupe depuis 1805. C’est la brève histoire de cette formation étatique particulière, dont la durée n’excéda pas quatre ans, que relate cet ouvrage. La domination française fera bifurquer l’histoire des populations dominées.


Les souvenirs du Vieux Slovène
En Russie avec la Grande Armée. Recueilli et mis en forme par Josip Jurcic ; traduit du slovène et présenté par Alain Jejcic
Andrej Pajk
En Russie avec la Grande Armée Recueilli et mis en forme par Josip Jurcic Traduit du slovène et présenté par Alain Jejcic Entre décembre 1809 et septembre 1813, une population slave nombreuse (environ un million et demi d’individus) – Slovènes, Croates et Serbes -, mélangée à des Italiens et Allemands, vécut sous la loi française dans le cadre des Provinces Illyriennes napoléoniennes. Peu connues du lecteur français, les Provinces représentent un moment important de l’histoire de ces peuples. Malgré sa brièveté, la domination française devait laisser des traces durables tant dans les institutions que dans les esprits. Placé dans ce contexte historique exceptionnel, le récit d’Andrej Pajk, jeune garçon de vingt ans, fils de paysans slovènes, déroule son décor sur les vastes routes de Lombardie, d’Allemagne, de toutes les provinces – fort nombreuses – qu’il énumère à la fin de sa relation. D’abord Feldwebel dans la Landwehr autrichienne en 1809, il est enrôlé au printemps 1811 dans le premier régiment d’Illyrie avec le grade de sergent. Il participe à la campagne de Russie, et subit la terrible retraite de 1812. A nouveau prisonnier, il ne regagne son village natal que trois ans plus tard, en 1815. Ce sont donc des faits historiques amplement connus qui forment le décor où prend place l’extraordinaire aventure de cet homme qui, puisant dans une sagesse populaire solidement arrimée à son être, nous donne à voir bien des détails à propos d’une réalité dont on croyait ne plus avoir grand chose à apprendre. Le quotidien d’Andrej Pajk se manifeste dans des circonstances les plus inattendues où seuls le courage de chaque instant et une lucidité sans relâche lui permettent de survivre. Sa relation s’étoffe et acquiert les dimensions d’une véritable leçon de vie.

Le Concordat et le retour de la paix religieuse 
Jacques-Olivier Boudon
La question des relations entre l’Etat et les Eglises connaît un regain d’actualité en ce début de XXIe siècle. Quelle place doivent occuper les cultes dans la société ? Comment peuvent-ils contribuer à assurer la paix sociale ? Comment l’Etat doit-il agir pour que les religions ne soient pas un facteur de déstabilisation en France ? A ces questions, Napoléon Bonaparte a répondu il y a un peu plus de deux siècles. Parvenu au pouvoir, il fait de la paix civile l’un des axes privilégié de son programme politique. Or, après dix ans d’une Révolution marquée par le schisme de l’Eglise catholique, aussi bien que par l’engagement d’une partie du clergé au côté des royalistes, dans l’Ouest en particulier, le Premier consul comprend aussi que la paix civile doit passer par la paix religieuse. Il engage de ce fait des négociations avec le nouveau pape, Pie VII, avec lequel il conclut un concordat le 15 juillet 1801, passant outre à l’opposition d’une opinion républicaine qui se méfie de ce pas en avant en direction de Rome. C’est le moment précis de la paix religieuse consécutive à la signature du Concordat que ce livre collectif étudie, en en mesurant les conséquences pour l’Eglise catholique, les effets aussi chez les protestants, ou encore à l’étranger, puisque le concordat français sert de modèle en Italie comme en Allemagne. A travers sa dimension religieuse, politique, diplomatique, et même artistique, le Concordat de 1801 est en effet un texte de toute première importance que la France a conservé pendant plus d’un siècle et qui reste encore en vigueur dans les départements alsaciens et mosellan.

Armée, guerre et société à l’époque napoléonienne
Jacques-Olivier Boudon
L’armée napoléonienne est d’abord une armée de conscrits, une armée nationale. Avant la représentation de la bataille par les arts, qui vont la glorifier et l’embellir, il y a la relation officielle : le Bulletin de la Grande Armée, coup de génie de Napoléon. Partout, il est lu, dans les communes les plus reculées, dans les lycées, sur les scènes de théâtre, évoqué au prône. L’imagerie prend le relais, popularisant les batailles ; les parades sont l’occasion d’admirer les uniformes ; les marches guerrières favorisent une humeur belliqueuse. Le paysan a conscience qu’il défend ses intérêts face à l’Europe des rois, en rendant impossible le rétablissement des droits féodaux comme la restitution des biens nationaux. Puis tout change. A Eylau, les pertes sont énormes. Le tournant de la guerre d’Espagne est décisif : pour la première fois la France se trouve en guerre avec un pays sans avoir été attaqué, et s’enlise dans la guerilla. La campagne de 1809 laisse un sentiment d’inquiétude. Déjà, la rencontre, le 20 décembre 1808, de Talleyrand et de Fouché avait scellé la réconciliation des deux hommes et leur prise de conscience que Napoléon allait à sa perte. Dès lors, en effet, un seul mot revient d’un peu partout : la paix. Cette paix qui avait été saluée avec enthousiasme après les traitès de Campo-Formio ou d’Amiens, mais que désormais on appelle en baissant la voix, pour mettre fin à tous ces maux. Le rapport de Lainé au Corps législatif, le 29 décembre 1813, où le député dénonçait la continuation d’une guerre qui ne reposait, selon 1ui que sur l’ambition d’un homme, fut adopté par 223 voix contre 51. La rupture du pacte entre Bonaparte et le pays, pacte proclamé dans le serment du sacre, le 2 décembre 1804, explique la chute de l’Empire. Mais la Légende dorée fera oublier ces moments terribles pour ne retenir que le rêve coloré de l’image d’Epinal et la force entraînante d’une guerre héroïque, forgeuse d’âme.

La province au temps de NAPOLEON
Jean Tulard
Conférences de l’Ecole pratique des Hautes Etudes établies par Jean Tabeur.
Le vote de l’Assemblée constituante en 1790 avait fait de la France des trente-trois provinces celle des quatre-vingt-trois départements. La Révolution a ainsi profondément transformé la société provinciale française ; les Provinces, attachées à leurs privilèges, ont été balayées et remplacées par la Province, espace géographique contrôlé par le maillage départemental. On assiste alors à 1a naissance du « provincial », détestant Paris, lieu où tout se décide : les révolutions, les guerres, les impôts et même la façon de s’habiller ! Paris fait peur à la province. Antagonisme qui se retrouve également entre les villes et les campagnes. Avec Bonaparte, et la constitution de l’an VIII, puis avec l’Empire, le rayonnement de Paris accroît le conflit avec la société provinciale. Au mépris des uns répond le dédain des autres. La logique de la centralisation, déjà en marche sous la Monarchie, triomphe sous 1a Révolution, le Consulat et l’Empire et les « archaïsmes », auxquels tenait une partie de l’ancien monde des provinces, sont réduits en cendre par la nouvelle idole de l’administriation bourgeoise : l’efficacité. Là réside le vrai triornphe de la Révolution ; là consistait l’immense tâche rationalisatrice de Napoléon. C’est aux rapports de force entre la société traditionnelle provinciale et la mise en oeuvre des structures administratives du nouveau régime parisien que cette étude s’attache, menée avec autorité et esprit synthétique par l’auteur.

Brumaire
La prise de pouvoir de Bonaparte
Jacques-Olivier Boudon
sous la direction de Jacques-Olivier Boudon Boulogne-Billancourt, Bibliothèque Marmottan, 17 novembre 1999
L’Histoire a retenu le 18 Brumaire comme moment fondateur du pouvoir napoléonien. Pourtant, ce jour-là, il ne s’est quasiment rien passé. C’est en effet le lendemain que l’action décisive se déroule, à Saint-Cloud, qui voit Bonaparte s’emparer du pouvoir. Mais au-delà de ces deux journées, c’est bien au cours du mois de brumaire (fin octobre-novembre 1799) que se prépare ce qui devait devenir le modèle du coup d’Etat moderne. Les études réunies dans ce volume font revivre ces journées et relatent les circonstances dans lesquelles Bonaparte s’est saisi du pouvoir. Elles mettent l’accent sur les divers protagonistes du drame, elles s’attachent à sonder l’opinion publique, à comprendre le rôle décisif de la police, à scruter enfin la réception de l’évènement à l’étranger. Mais l’importance de l’évènement tient aussi à la trace qu’il a laissé dans les mémoires, en particulier à travers les représentations dont il a été l’objet dans l’art, la littérature, l’historiographie, ou encore dans le discours politique.
Ont collaboré à ce volume : Jacques-Olivier Boudon, Hervé Favier, Bruno Foucart, Nicole Gotteri, Barthélémy Jobert, Bertrand Joly, Michel Kerautret, Thierry Lentz, Georges Poisson, Jacques Schmitt, Jean Tulard.
Format 15 x 22 cm, couverture couleur, 30 illustrations, 180 pages Publié avec 1e concours de la Fondation Napoléon.