L’Institut Napoléon a la très grande tristesse de faire part du décès de Jacques Jourquin, survenu à Paris le 14 novembre 2021. Vice-président de l’Institut Napoléon depuis 2004 après en avoir été secrétaire général pendant six ans, Jacques Jourquin a beaucoup œuvré pour mieux faire connaître Napoléon, son œuvre, son époque, et les hommes de son entourage. Il fut d’abord un grand éditeur, directeur général des éditions Tallandier à partir de 1981, où il a notamment fondé la « Bibliothèque napoléonienne » mais aussi la collection « In Texte », qui a publié des textes inoubliables, tout en dirigeant la revue Historia. Il a aussi abrité chez Tallandier la Revue de l’Institut Napoléon dont il a ensuite toujours tenu à suivre la destinée avant qu’elle ne soit reprise par Eric Ledru. Editeur, Jacques Jourquin le fut aussi en proposant de nouvelles éditions de textes inconnus ou oubliés, à commencer par son édition des souvenirs de Parquin, qui furent l’objet d’une thèse de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes préparée sous la direction de Jean Tulard auquel le liait une amitié indéfectible. Mais il a aussi publié les mémoires du capitaine François, le dromadaire d’Egypte du sergent Faucheur, d’Ida Saint-Edme, et surtout du mameluck Ali, avec toujours la même attention à présenter un ensemble de notes et introductions qui enrichissent le texte. Il a aussi régénéré la Revue du Souvenir napoléonien, y faisant écrire des auteurs venant d’horizons très différents, sachant dénicher les auteurs à la fois érudits et écrivant bien. Pour son Dictionnaire des maréchaux de l’Empire, il avait été distingué par la Fondation Napoléon en 1987 avant de rejoindre quelques années plus tard, le jury des grands prix. Il venait de publier chez Passés Composés « La dernière passion de Napoléon » l’œuvre d’une vie, consacrée à la bibliothèque de Napoléon à Sainte-Hélène. Homme d’une grande culture, lecteur à la plume incisive, d’une grande élégance, fidèle en amitiés, Jacques Jourquin aura contribué à faire vivre l’histoire, tout en cultivant un art pour la poésie qu’il pratiquait, pour la bibliophilie, la gastronomie et les vieilles demeures qu’il adorait. A Chantal, sa femme, à ses enfants et petits-enfants, l’Institut Napoléon adresse ses plus sincères condoléances.